La pratique actuelle de l’école du dimanche, dans les Églises protestantes au sens large, consiste en la mise à part des enfants de la congrégation, durant le culte dominical, afin de les enseigner sur un sujet particulier. Les enfants sont généralement enseignés par des moniteurs, ou des monitrices, qui sont des personnes choisies à cet effet. À première vue, cette pratique peut paraître légitime, et bien intentionnée, puisqu’elle cherche avant tout à instruire efficacement les enfants dans la Bible. Cependant cette pratique soulève plusieurs problèmes. Sans remettre en cause les intentions de ceux qui adoptent cette pratique, nous contestons sa légitimité.

Pas de trace dans la Bible

Premièrement, l’école du dimanche n’est pas biblique car totalement absente de la Bible. Nulle part les Écritures ne commandent de séparer les enfants des adultes afin de leur donner un enseignement particulier. Non seulement il n’y a pas un commandement à ce sujet, mais il n’y a pas non plus un seul exemple, qui ressemblerait de près ou de loin à cela. Aucun verset de l’Écriture nous commande d’avoir une école du dimanche et aucun exemple nous est présenté. Certains objecteront peut-être que les Écritures ne parlent pas de tout, et qu’après tout, elles n’interdisent pas une telle pratique. Nous répondons à cela que les saintes Écritures, en matière de culte, nous enseignent le principe régulateur du culte : ce qui n’est pas prescrit est interdit (Exode 20:4-6 ; Lévitique 10:1 ; Deutéronome 4:12 ; 12:32 ; Marc 7:1-8 ; Colossiens 2:23). 

Contre le modèle biblique

Deuxièmement, l’école du dimanche, en plus de ne trouver aucun appui dans la Bible, s’oppose au modèle biblique. En effet, cette pratique met à mal le modèle biblique de l’union du peuple de l’alliance lorsqu’il se rassemble. Ce peuple de l’alliance, que ce soit sous l’Ancien Testament ou sous le Nouveau, a été racheté dans le but d’être un et uni dans son adoration de Dieu.

Lorsque les croyants de l’Ancien Testament allaient en famille au temple adorer l’Éternel, et qu’ils allaient présenter leurs holocaustes, les enfants des croyants avaient part au repas devant l’Éternel.

C’est là que vous présenterez vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, vos prémices, vos offrandes en accomplissement d’un vœu, vos offrandes volontaires, et les premiers-nés de votre gros et de votre menu bétail. C’est là que vous mangerez devant l’Éternel, votre Dieu, et que, vous et vos familles, vous ferez servir à votre joie tous les biens par lesquels l’Éternel, votre Dieu, vous aura bénis […] C’est là que vous vous réjouirez devant l’Éternel, votre Dieu, vous, vos fils et vos filles, vos serviteurs et vos servantes […]

Deutéronome 12:6-7, 12

Tous les sept ans, lors de la fête des tabernacles, il y avait une grande convocation. Tout le peuple était rassemblé, et uni, afin d’écouter la lecture de la loi de Dieu, tout le peule incluant les enfants (Deutéronome 31:10-13).

Sous le Nouveau Testament, nous voyons également que l’école du dimanche n’est pas le modèle biblique. Ce n’est pas le modèle de Jésus. Nous lisons dans les évangiles que Jésus enseignait les foules, et que ces foules étaient composées d’enfants : « Jésus, voyant la pensée de leur cœur, prit un petit enfant, le plaça près de lui… » (Luc 9:47). Ainsi les enfants comme les adultes avaient part à la prédication de Jésus-Christ (Matthieu 18:2 ; 19:13 ; Marc 9:36 ; 10:13 ; Luc 18:15). Il n’y avait pas de séparation entre les uns et les autres.

Ce n’est pas non plus le modèle de l’apôtre Paul. Paul interpellait directement les enfants dans ses épîtres, tout comme il interpellait les adultes. Lorsque l’apôtre, dans ses épîtres aux Éphésiens et Colossiens, en vient aux commandements pratiques pour la maisonnée, chacun a droit à son commandement particulier : le mari, la femme, les enfants (Éphésiens 6:1-3 ; Colossiens 3:20), puis les esclaves. Cela suppose donc que ces épîtres étaient lues à toute la congrégation réunie, incluant les enfants. Les enfants n’étaient pas séparés des assemblées publiques, non seulement y avaient part, mais encore recevaient, tout comme les autres, les instructions apostoliques.

Malheureusement l’école du dimanche prône la séparation du peuple de l’alliance au lieu de l’union, au moment même où cette union devrait se manifester le plus, devant Dieu.

Contre les autorités bibliques

Troisièmement, l’école du dimanche va à l’encontre des autorités bibliques. La première autorité des enfants est Dieu. Dieu lui-même a établi des institutions et autorités. Si bien qu’après Dieu, les enfants ont d’autres autorités au-dessus d’eux. Ces autres autorités sont terrestres et manifestent l’autorité divine.

Les autorités des enfants dans l’institution de la famille sont les parents. Les parents ayant autorité sur leurs enfants ont le devoir de les éduquer.

Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur.

Éphésiens 6:4

Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras […]

Deutéronome 6:6-7

L’éducation des enfants, qu’elle soit générale ou religieuse, repose donc sur les parents, premièrement sur le père (Psaumes 78:5). 

Dans l’institution de l’Église, les autorités mises en place par le Seigneur sont les anciens (Éphésiens 4:11-12 ; 1 Pierre 5:1-5). La charge d’enseigner les enfants repose donc sur les anciens qui enseignent, à savoir les pasteurs. Ce sont les pasteurs qui ont la charge de nourrir le troupeau du Seigneur Jésus-Christ, dont les enfants. Dans la congrégation locale, le pasteur doit les enseigner, non d’une manière particulière, comme le font les moniteurs ou les monitrices de l’école du dimanche, mais d’une manière ordinaire par la prédication de la Parole dans le cadre du culte public (cf. exemples du Seigneur Jésus et de l’apôtre Paul). En revanche, les ministères de moniteur et de monitrice, ou d’enseignant des enfants, ou que sais-je, sont totalement absents des Écritures. L’autorité de ce ministère, inventé de toutes pièces par le pragmatisme des hommes, n’est sanctionnée par aucune parole divine. Nous devons donc conclure une nouvelle fois que, les seuls qui ont la légitimité divine d’enseigner les enfants de façon formelle dans l’Église sont ceux qui ont la légitimité d’enseigner les autres, à savoir les pasteurs, qui ont été établis par le Christ à cet effet (Éphésiens 4:11).

Là encore, l’école du dimanche est un obstacle au bon fonctionnement de l’Église selon l’ordre établi par son chef, Jésus-Christ. Diminuant nécessairement le rôle du pasteur, mais aussi des parents, qui bien souvent négligent leur devoir quant à l’instruction religieuse, en s’appuyant sur l’école du dimanche.

Substitut aux moyens de grâces

Quatrièmement, l’école du dimanche n’est pas un moyen de grâce. Dieu a non seulement établi des autorités mais il a aussi établi des moyens. Ces moyens, nous les appelons moyens de grâces, car Dieu les utilise pour communiquer sa grâce à ses élus. Or l’école du dimanche n’a pas été instituée, établie, commandée ou prescrite par Dieu dans sa Parole, et par conséquent, ne saurait être un moyen de grâce. Les moyens de grâce ordinaires dans le culte public sont les ordonnances du culte public prescrites dans les Écritures. Par exemple, la prédication de la Parole de Dieu est une ordonnance du culte public (2 Timothée 4:2). Et cette prédication se fait selon l’ordre du Christ, c’est-à-dire par un pasteur qu’il a établi. L’enseignement particulier d’un moniteur, ou d’une monitrice, en marge du culte public, n’est pas un moyen de grâce.

Conclusion

La pratique actuelle de l’école du dimanche ne vient pas de Dieu. Les enfants n’ont plus part au culte rendu à Dieu. Ils sont privés des moyens de grâce que Dieu a établis dans l’Église pour les faire parvenir à la connaissance de la vérité, particulièrement la prédication de la Parole, qui doit se faire par un ministre du Christ. La prédication de la Parole étant le point culminant du culte public, mais les enfants en sont privés. En plus de priver les enfants, cette pratique prive aussi les moniteurs, et monitrices, qui se voient contraint de manquer ce point culminant.

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